Mise à jour économique...

Mardi le 25 octobre, le ministre provincial des finances nous présentait la mise à jour économique du gouvernement libéral. La bonne nouvelle : surplus de 2.2 milliards. 

Après deux ans d’austérité, l’équilibre budgétaire est atteint. Le ministre a profité de l’occasion pour annoncer un réinvestissement de 300 millions pour la santé et les services sociaux, plus spécifiquement pour les soins aux personnes en perte d’autonomie, 110 millions en éducation et 100 millions pour le développement économique des régions. Ajoutons que le ministre annonce aussi l’abolition de la contribution santé (taxe santé) dès 2017 et une réduction de la dette.

Mais attention, derrière ces nouvelles se cache une réalité que le milieu communautaire voit à tous les jours. Les personnes sans voix, pas les muets, mais ceux qui ne réussissent pas à se faire entendre, demeurent les grands perdants de l’exercice. L’exercice de l’équilibre budgétaire se fait sur le dos des plus faibles au profit des mieux nantis. Comment un gouvernement, qui devrait avoir une vision du collectif, une vision qui permet à tous d’améliorer ses conditions de vie, peut faire des choix qui pénalisent les moins nantis? Vous n’accepteriez pas que votre voisin en fasse autant envers ses enfants!

La menace de coupure des chèques d’aide de dernier recours est toujours présente. J’entends déjà les « Y’ on juste à aller travailler ». Comme si intégrer le marché du travail est toujours aussi facile!

La réorganisation du milieu de la santé demeure une grande improvisation. Lentement et sournoisement, la privatisation, pour ceux qui auront les moyens de se payer des services, se met en place. La réforme Barrette devait améliorer les soins, pourtant elle brûle le personnel.

L’augmentation du salaire minimum semble une montagne infranchissable pour ceux qui gouvernent avec plus de 100 000 $ de revenu par année. Expliquez-nous comment une personne peut répondre à ses obligations avec un salaire de 347.20 $ par semaine (10.85 $ * 32 hres). Simple?? Faites le tour de vos factures pour voir. Comment une personne ayant un problème permanent ou temporaire au niveau de la santé mentale peut intégrer le milieu de travail quand son bien-être est moins important que celui des finances de l’État?

Comment une maman peut réintégrer le marché du travail, avec 2 ou 3 enfants, si des projets facilitant son éducation sont constamment remis en cause? Si l’emploi qu’on lui offre lui permet de gagner 347.20 $ par semaine et qu’avec ce montant, elle devra assumer l’épicerie pour la petite famille, s’habiller convenablement, faire vivre son auto, payer le loyer, avoir un téléphone pour garder le contact avec les enfants et l’employeur et peut-être acheter un morceau de linge aux enfants à la friperie du coin?

Je sais, le communautaire se plaint tout le temps. Je vous invite à passer une semaine en compagnie des travailleurs (euses) du communautaire, vous commencerez peut-être à chialer vous aussi!

Par Alain Roy