Victimes des compressions…

Le couperet est tombé. Après les rumeurs, les justifications comptables, l’incertitude, ce matin, dans les bureaux du CLD et de la MRC, les effets du nouveau pacte fiscal sont bien réels. Pour cinq personnes la nouvelle est difficile, leurs services ne sont plus requis. En fait, ce sont les moyens financiers pour maintenir le lien d’emploi qui ne sont plus disponibles. Des personnes qui ont travaillé à développer la région, qui ont exécuté leurs tâches consciencieusement. Ce n’est pas par incompétence ou par manque de travail que ces personnes se retrouvent sans emploi, c’est par des choix faits ailleurs, pour des raisons qui n’ont rien à voir avec eux. Aujourd’hui nous ne parlons pas de chiffres, mais bien d’humains, d’amis et de collègues. Des personnes qui ont des responsabilités, des engagements financiers, des enfants. Des personnes qui ont participé au développement de la MRC des Sources.

Pour les autres, un petit soupir de soulagement avec un petit malaise, il faut bien l’avouer. Il faudra rapidement gérer le changement, être professionnel, faire comme si la situation était normale. Pourtant ce sont des collègues, des amis qui vivent une situation très difficile. Les travailleurs et travailleuses de la « nouvelle MRC » n’ont pas fait le choix de cette situation. Ils la subissent sans avoir le droit d’être fier de leur promotion, de la préservation de leur emploi.

Ceux qui ont été contraint de prendre ces décisions ne l’ont pas fait de gaieté de cœur. L’exercice est pénible, décider et annoncer à des personnes que leur emploi se termine. Pas pour des raisons d’incompétence, pas pour cause de fautes graves, pas pour mettre en œuvre une réorganisation planifiée, mais pour des raisons financières imposées unilatéralement par un niveau de gouvernement supérieur. Ceux qui ont réellement pris la décision, Messieurs Couillard, Coiteux et Leitao, n’étaient pas ici ce matin pour serrer la main de ceux qui recevaient cette mauvaise nouvelle.

Pour la CDC, ces changements ne sont pas sans conséquence. Nous sommes des complices, des organisations complémentaires qui ont un même objectif soit d’améliorer la qualité de vie sur le territoire de la MRC des Sources. Nous avons appris à travailler ensemble, à construire des collaborations pour favoriser l’atteinte d’objectifs partagés. Notre MRC est trop petite pour s’ignorer et les défis trop grands pour être corporatif. Nous partageons la douleur de la réalité d’aujourd’hui, pour ces personnes qui voient leur réalité changer brusquement. Nous comprenons que les travailleurs et travailleuses des milieux ruraux occupent des postes fragiles, les chiffres sont contre nous.

Nous ne pouvons pas être contre tout changement. Les structures peuvent changer si cela permet d’améliorer la façon de rendre un service, d’augmenter l’efficacité, de s’ajuster aux nouvelles réalités. Mais présentement, nous avons plutôt l’impression que les choix sont purement financiers, sans distinction sur la réalité des milieux qui doivent les subir. 

par Alain Roy

Il était une fois, l'austérité... une histoire différente de ce que l'on entend depuis un certain temps!!

Le 23 octobre 2014, plus de 160 représentants du milieu communautaire estrien se réunissent pour une journée d’information et d’appropriation sur le thème « L’Austérité : des impacts sur le milieu communautaire? »
 
Voici la présentation sur l'austérité de M. Éric Pineault, professeur au département de sociologie de l'UQAM, qui a un doctorat en sciences économiques et sociologie.
 
 

Une délégation de la CDC de Sources rencontre Mme Vallières, députée de Richmond

Lundi le 3 novembre, une délégation de la CDC de Sources a rencontré Mme Karine Vallières,  députée du comté de Richmond, pour discuter des craintes et des attentes des organismes communautaires membres de la CDC. Avec le discours d’austérité qui prend beaucoup de place dans les médias, les membres du conseil d’administration ont cru nécessaire de rencontrer la députée pour faire valoir certains éléments. La demande de rencontre a été acceptée et celle-ci a été cordiale et respectueuse. Trois grands thèmes ont été abordés, voici le résultat

Craintes des organismes communautaires considérant les différentes rumeurs de coupures : Le climat d’austérité apporte son lot d’incertitude pour les groupes communautaires. La première crainte étant liée à leur financement et la deuxième portant sur les mesures qui permettaient de développer des projets structurants (FDR, PAGSIS, Économie sociale, pacte rural et autres ententes). À ce sujet, Mme Vallières nous assure que, pour le moment, aucune coupure d’aide financière aux groupes communautaires n’est envisagée. Selon ses dires, chaque dollar investi dans le communautaire est « étiré au maximum » et ce constat semble partagé par ses collègues. Les changements dans les structures ne devraient pas avoir d’impact sur les services directs et en ce sens, les ententes de services devraient être respectées. Madame Vallières nous invite à communiquer avec elle, si nous constatons une diminution dans les services à la population. Toutefois, il faut reconnaître que certains fonds de développement seront affectés et que cela pourrait se répercuter sur le travail des organismes qui les utilisaient pour offrir des services à leurs membres.

Les organismes communautaires constatent déjà l’effet négatif de certaines mesures sur la réalité des personnes les plus démunies : Au quotidien, les travailleurs et travailleuses des organismes communautaires rencontrent des membres ayant de plus en plus de difficultés. Chaque augmentation de frais comme l’électricité ou le repas d’un enfant à l’école, diminue la marge de manœuvre financière. La pression augmente et il est difficile, pour les organismes, de répondre à la demande. Mme Vallières nous souligne que l’aide direct ne devrait pas être affecté par les choix actuels. La situation économique du Québec oblige le gouvernement à poser des gestes importants qui causeront des désagréments, mais que la volonté est de protéger les services à la population. La période de changement qui s’amorce dans les structures devrait se faire sans avoir d’impact direct sur les personnes. Toutefois, la CDC rappelle que les effets indirects, que ce soit un ralentissement de services ou la perte d’un programme d’aide financière qui permet de soutenir une ressource spécialisée, font craindre des temps difficiles.
 
La CDC souligne aussi l’importance, dans les milieux ruraux, de préserver l’accès aux services : En santé et en éducation, l’éloignement de la prise de décision vers les grands centres urbains laisse craindre que la réalité des milieux ruraux ne soit pas tenue en compte. Il est nécessaire de maintenir une instance locale qui permet de bien représenter les intérêts des milieux ruraux. Cela permet aussi aux représentants des organismes de maintenir une concertation nécessaire pour l’amélioration des services offerts. Dans le milieu du développement, tout semble se diriger vers les élus municipaux locaux. Encore une fois, les organismes craignent une concentration des pouvoirs. Alors que les municipalités font face à des difficultés financières, la prévention et la planification risque d’être les enfants pauvres des choix à faire. Madame Vallières nous a rappelés que pour la MRC des Sources, la concertation avait fait ses preuves et qu’elle croyait que les élus auraient une sensibilité face à nos demandes. Encore une fois, les changements envisagés n’étant pas connus dans le détail, il est difficile de prévoir l’impact sur les outils de développement.

Finalement, la CDC a souligné que les groupes communautaires sont toujours sous-financés et que l’essoufflement se fait sentir. De plus, nous avons rappelé qu’il est possible d’augmenter autrement les revenus de l’état pour ainsi arrêter les hausses de tarif et de la taxation.
Bref nous pouvons souligner que nous avons été bien reçus, que Mme Vallières a tenté d’être rassurante autant pour le financement de base des groupes que pour la protection des services à la population.
Par Alain Roy