Pour les autres, un petit soupir de soulagement avec un petit malaise, il faut bien l’avouer. Il faudra rapidement gérer le changement, être professionnel, faire comme si la situation était normale. Pourtant ce sont des collègues, des amis qui vivent une situation très difficile. Les travailleurs et travailleuses de la « nouvelle MRC » n’ont pas fait le choix de cette situation. Ils la subissent sans avoir le droit d’être fier de leur promotion, de la préservation de leur emploi.
Ceux qui ont été contraint de prendre ces décisions ne l’ont pas fait de gaieté de cœur. L’exercice est pénible, décider et annoncer à des personnes que leur emploi se termine. Pas pour des raisons d’incompétence, pas pour cause de fautes graves, pas pour mettre en œuvre une réorganisation planifiée, mais pour des raisons financières imposées unilatéralement par un niveau de gouvernement supérieur. Ceux qui ont réellement pris la décision, Messieurs Couillard, Coiteux et Leitao, n’étaient pas ici ce matin pour serrer la main de ceux qui recevaient cette mauvaise nouvelle.
Pour la CDC, ces changements ne sont pas sans conséquence. Nous sommes des complices, des organisations complémentaires qui ont un même objectif soit d’améliorer la qualité de vie sur le territoire de la MRC des Sources. Nous avons appris à travailler ensemble, à construire des collaborations pour favoriser l’atteinte d’objectifs partagés. Notre MRC est trop petite pour s’ignorer et les défis trop grands pour être corporatif. Nous partageons la douleur de la réalité d’aujourd’hui, pour ces personnes qui voient leur réalité changer brusquement. Nous comprenons que les travailleurs et travailleuses des milieux ruraux occupent des postes fragiles, les chiffres sont contre nous.
Nous ne pouvons pas être contre tout changement. Les structures peuvent changer si cela permet d’améliorer la façon de rendre un service, d’augmenter l’efficacité, de s’ajuster aux nouvelles réalités. Mais présentement, nous avons plutôt l’impression que les choix sont purement financiers, sans distinction sur la réalité des milieux qui doivent les subir.
par Alain Roy