Par Alain Roy
Quand
une province est dirigée par un médecin, que cette province consacre 50 %
de son budget à la santé, il est permis de croire que certaines décisions
auront un impact sur les déterminants de la santé! Mais pas au Québec. Ici, on
a fait le choix de couper pendant deux ans, d’affaiblir les plus vulnérables,
d’accumuler des surplus en augmentant les frais et les taxes... Tout cela pour
faire un budget qui permet de corriger certaines erreurs, en oubliant ceux qui en
ont le plus besoin.
Les
déterminants de la santé, ce sont les éléments qui peuvent avoir une influence
importante sur la santé des individus. Parmi ceux-ci, il y en a un qui est
reconnu par tous, comme ayant un effet néfaste, la pauvreté. Voici trois
citations provenant d’un document produit par le réseau de la santé et des
services sociaux s’intitulant « La santé dans tous ses états : les
déterminants sociaux de la santé ».
« Au
Québec, les hommes et les femmes des milieux défavorisés peuvent s’attendre à
vivre en santé respectivement en moyenne dix et sept années de moins que ceux
et celles des milieux favorisés. »
« …
les personnes pauvres ont au moins deux fois plus de risque d’être atteintes
d’une maladie grave ou de mourir prématurément que les personnes les plus
favorisées. »
« …
plus un individu vit longtemps dans la pauvreté et la privation, plus les
dommages à sa santé risquent d’être importants. »
Les
plus vulnérables ont été oubliés, encore. Espérons maintenant que le prochain
plan de lutte, promis pour l’automne prochain, permettra d’agir pour améliorer
la situation des personnes les plus vulnérables. Sinon, à quoi sert d’enrichir
une collectivité si c’est pour abandonner une partie de celle-ci.