"Avenir d'enfant" fait parler de lui...

Lors de la dernière rencontre nationale de la Table Nationale des CDC (TNCDC), M. Michel Parazelli, professeur et chercheur à l'école de travail social de l'UQAM et Mme Carole Gélinas, du Regroupement des organismes communautaires famille de Montréal, sont venus présenter leur vision et perception entourant le projet "Avenir d'enfants", supporté par la Fondation Chagnon et le Gouvernement du Québec. 

Je ne ferai pas un long résumé de leur présentation très formatrice, je me permettrai de vous livrer mes commentaires suite à cette présentation et en lien avec ce qui se passe sur le territoire de la MRC des Sources.

D'abord, un petit avertissement.  Les objectifs poursuivis par le programme "Avenir d'enfants" ne sont pas discutables.  Tout le monde est d'accord pour dire qu'il est important de supporter rapidement les enfants, et les parents, pour favoriser le développement des individus.  Dans le même sens, les personnes impliquées ont tous la volonté d'intervenir en faveur des enfants, pas de doute de notre esprit.

Alors pourquoi une réaction?

Ce qui suscite la réaction se retrouve sur les bases de la mise en place de ce programme.  D'abord, il reste toujours un peu de doute sur la valeur éthique du projet de la famille Chagnon qui évite un important paiement d'impôt par la création d'une Fondation. C'est une importante somme d'argent qui ne se retrouve pas sous la responsabilité de l'État, pour répondre aux priorités de l'État.  Soyons tout de même bon joueur et reconnaissons le choix judicieux d'investir l'argent de cette Fondation dans deux causes importantes soit "Québec en Forme" et "Avenir d'enfant". 

Mais encore...

Pour agir, la Fondation Chagnon demande au gouvernement du Québec d'investir dans le programme.  Rappelons que les organismes communautaires, incluant les organismes familles, demandent à ce même gouvernement de leur donner plus de moyens financiers pour agir.  Au cours des dernières années, les subventions accordées aux groupes communautaires ont augmentées mais au compte-goutte.  Au même moment, le gouvernement investit des sommes importantes dans le programme "Avenir d'enfants" pour développer des services sur le terrain. 

La question...

Pourquoi ne pas investir directement cet argent au sein des organismes déjà en place et qui sont en contact direct avec les parents et les enfants? 

Nous comprenons tous les avantages de ce doter d'une structure de concertation qui permet d'aborder les projets qui débordent des mandats réguliers des organismes.  Nous comprenons aussi l'avantage de se doter d'un plan d'action qui permet de rejoindre des cibles identifiées. Mais il est important que les activités développées, et cela de la part de chaque structure d'Avenir d'enfants au Québec, ne dédoublent pas les activités existantes. 

Ne serait-il pas tout aussi efficace d'investir, au moins une partie significative des sommes disponibles, au sein des organismes pour qu'ils puissent eux-même développer des services s'adressant aux enfants et leurs parents;  pour qu'ils puissent développer leurs emplois en les rendant plus structurants et motivants;  pour qu'ils puissent cesser d'investir du temps à la recherche de financement et qu'ils concentrent leur énergie aux services à offrir;  pour favoriser le développement de liens significatifs au sein des organisations existantes, entre parents/enfants/intervenants, peu importe leurs besoins et leurs intérêts.

Au niveau de la MRC des Sources, "Avenir d'enfants", représenté par les Partenaires pour la petite enfance a les moyens financiers pour agir.  Leur plan d'action est imposant et pas de doute que les retombées positives seront mesurables.  Les personnes qui oeuvrent au sein de cet organisme sont dévouées à la cause.

Mais les partenaires qui tracent les orientations auront à être vigilants pour éviter des services en parallèle des organismes déjà en place.  La concertation et la collaboration doivent dépasser les limites des tables sectorielles, elles doivent avoir pour objectif de s'assurer que les meilleurs services se retrouvent aux meilleurs endroits. 
 
Les organismes communautaires présentent à chaque année des rapports d'activités démontrant l'adhésion de leurs membres.  Avec plus de moyens, ces groupes auraient la capacité de dégager du temps pour favoriser la concertation, pour développer de nouveaux services et maintenir le contact direct et significatif avec leurs membres.

Le défi des prochaines années sera de favoriser le développement d'activités structurantes. 
Un défi qui alimentera les discussions des partenaires.

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