Gamique et Politique, surpris...???

Faut vraiment être déconnecté pour ne pas douter de notre démocratie municipale et provinciale...

Alors que tous les médias plongent dans un concours qui consiste à trouver une personne politique qui a été corrompue, la crédibilité des politiciens est à son plus bas niveau.  M. Charest représente, pétition à l'appui, le symbole de l'incrédulité du peuple en refusant une commission d'enquête publique sur la construction.  Pourtant, les coupables potentiellement identifiés, se retrouvent beaucoup plus à la tête de municipalités. 

Une démocratie qui doute, sans nuance, de ses représentants, c'est une démocratie gravement malade.  Vite un médecin pour décréter un congé de maladie prolongé.......

Le Québec souffre d'une maladie qu'il a lui-même développé.  Depuis quelques années, il est reconnu et accepté que le développement économique, du moins une partie importante, passe par le milieu municipal.  Si nous excluons les grands projets provenant des multinationales, la structure municipal a un rôle important et crucial dans le développement de son milieu.  Que ce soit par la détermination des zones de développement, des restrictions inscrites au schéma d'aménagement, de la mise en place de plans de développement locaux et régionaux, l'élu municipal peut, et jusqu'à un certain point, doit se prononcer.  Donc, un promoteur a avantage à faire connaître et faire aimer son projet pour s'assurer qu'il ait sa place.  Pour qu'un projet soit prioritaire et inscrit dans les planifications, il doit être connu.

Ensuite, une bonne partie des subventions et des prêts aux entreprises sont maintenant sous la responsabilité des élus municipaux soit par l'entremise des CLD (qui sont sous la responsabilité des MRC), du Fonds de développement régional (sous la responsabilité de la Conférence régionale des Élus) ou de fonds spécifiques, comme le Fonds de diversification économique, dont le principal véhicule est la MRC.  Même s'il est tout à fait normal que des subventions provenant des impôts des citoyens soient sous la responsabilité des élus, il devient alors nécessaire de départager orientations et actions. 
Maintenant, il faut aussi faire la part des choses.  Il me semble évident que la très grande majorité des élus municipaux sont intègres.  Ils ont à coeur le développement de leur municipalité et vont favoriser son développement en respectant les règles d'éthique.  La folie des enveloppes brunes se transférant de la main d'un entrepreneur vers un maire ou un conseiller est très marginale.  Malheureusement, l'impact des médias fera ressortir cette marginalité le plus régulièrement possible et c'est la nouvelle que le lecteur retiendra. 

La démocratie et les structures qui la composent, représentent sûrement le moins pire des systèmes de gouvernance.  Les hommes et les femmes qui ont l'honneur d'agir comme représentants élus ont la responsabilité de se doter d'un code d'éthique.  À eux de trouver les moyens appropriés pour bien consulter et représenter les intérêts généraux.  Il est facile d'entendre seulement le point de vue des gens les plus proches, de ceux qui parlent le plus fort, de ceux qui sont les mieux organisés pour manifester.  Ces hommes et ces femmes politiques doivent éviter de baigner dans la controverse, de semer le doute et d'offrir des apparences de conflits d'intérêt.  Mais il faut aussi retenir qu'il y aura toujours quelqu'un pour trouver une faille, aussi minime soit-elle, et la présenter comme un monstre.